Le Viêt Nam

Le pays des Viêt du sud

Sự tích dưa hấu – La légende de la pastèque

Sous le règne des rois Hùng Vương, plus certainement pendant la 17ème ou 18ème dynastie, le commerce avec les marchands étrangers venant des royaumes du sud était florissant. Ils présentaient souvent nombres de denrées exotiques au souverain.

Un jour, un marchand arriva avec comme esclave, un jeune garçon enlevé dans des contrées lointaines. Celui-ci intrigua le roi, et le marchand voyant le roi s’intéresser à l’enfant lui proposa de lui racheter. Ce que fit le roi.

Le roi qui gardait l’enfant à la cour fut surpris son intelligence et sa vivacité d’esprit. Ce dernier appris la langue parlée dans le royaume très rapidement. Le roi décida donc d’entreprendre son éducation et lui donna pour nom Mai An Tiêm.

La légende de la pastèque

Arrivé à l’âge adulte Mai An Tiêm était devenu un homme très sage, compétent et doué en de nombreux domaines. Le roi en avait fait un de ses mandarins, et fini par lui offrir sa fille an mariage.

Il les dota d’une fabuleuse demeure et de nombreux serviteurs. Deux enfants naquirent rapidement, la vie se passait merveilleusement bien pour le jeune couple.

Le roi accordait beaucoup de privilèges à Mai An Tiêm, et cela ne manqua pas d’éveiller de la jalousie parmi les mandarins et les gens de la cour. Malgré toutes ses qualités, Mai An Tiêm souffrait d’un gros défaut, il manquait de tact avec son entourage, et souvent ses propos pouvaient être blessants.

Nombre de gens commencèrent à chercher à nuire à sa réputation, Sa femme le prévenait régulièrement, mais il demeurait indifférent aux regards haineux, et répondait à chaque fois à sa femme « Ma vie et tous mes biens, je les dois au Ciel ».

La légende de la pastèque - La jalousie

Un jour, l’un des mandarins surpris la conversation. Aussitôt il fit demander une audience auprès du roi. Tout bégayant celui-ci lui dit : « J’ai entendu, de mes propres oreilles, votre cher Mai An Tiêm, que dans votre bonté vous avez couvert d’honneurs et de largesses, affirmer qu’il ne vous devait rien. Il prétend qu’il doit tout au Ciel, en récompense de de ses mérites. » Vert de rage, le roi fit amener le jeune homme devant le conseil et ne lui posa qu’une seule question : « Ingrat ! Je n’ai qu’une seule question à te poser, à qui dois tu tout ce que tu possèdes ? » « Au Ciel » répondit sans hésiter Mai An Tiêm.

Le roi le fit aussitôt jeter en prison, puis rassembla ses ministres et conseillers afin de choisir la punition qu’il conviendrait. Le plus âgé des conseillers pris la parole : « Votre grâce, il est évident que Mai An Tiêm n’a que peu de gratitude envers vous, et vous a manqué de respect, c’est un crime de lèse-majesté. Mais rien ne prouve que ce soit un complot de sa part. puisqu’il affirme qu’il doit tout au Ciel, laissons donc celui-ci décider de son sort. Envoyez-le sur une ile déserte, et le Ciel décidera s’il doit vivre ou mourir. »

Quand la princesse eu connaissance du jugement, elle se jeta aux pieds de son père pour l’implorer de la laisser suivre son époux en exil avec leurs enfants. Devant les lamentations de sa fille, il ne put se résigner à la garder avec lui et lui donna l’autorisation de suivre Mai An Tiêm dans son exil.

Un bateau pris la mer, embarquant le condamné et sa famille. Les marins les débarquèrent sur une ile déserte avec seulement une outre d’eau douce et un couteau.

L’ile était toute petite. Mai An Tiêm dit à sa femme : « Puisque le roi a décidé de nous abandonner sur cette ile, nous allons faire le nécessaire pour y vivre, ne perdons pas courage. ». Il entreprit d’en faire plusieurs fois le tour, et il finit par trouver une grotte dans laquelle la famille s’installa les premiers temps. La vie était dure, mais l’ile était boisée et giboyeuse et une source d’eau douce d’une grande pureté jaillissait en son sein. Vivant au début de baies et de racines, ils finirent après de nombreux efforts dans la fabrication des outils nécessaires, à exceller à la chasse et à la pèche, ils se mirent aussi à cultiver et se construisirent une modeste maison.

Un jour, Mai An Tiêm aperçu un magnifique faisan blanc qu’il n’avait encore jamais vu faire plusieurs fois le tour de l’ile avant de se poser. Souvent des oiseaux s’arrêtaient sur l’ile avant de reprendre leur vol pour d’autres terres plus lointaines. Mai An Tiêm avait remarqué que le faisan tenait dans son bec trois énormes graines qu’il échappa lors de son envol. Ne sachant de quelle plante ces graines pouvaient provenir, Mai An Tiêm décida de les planter et de voir ce qui allait sortir. Au bout de quelques temps, de jeunes poussent sortir du sol. Ces poussent se sont mises à grandir et ramper sur le sol telle des laines aux énormes feuilles luxuriantes. Puis ce fut au tour des fleurs d’apparaitre et se transformer en fruits. D’abord tout petits, ceux-ci devinrent de plus en plus gros, dépassant la grosseur d’une tête. Mais ni lui ni sa femme n’osèrent gouter au fruit, de peur de s’empoisonner. Tellement mûr, les fruits ont fini par éclater, laissant apparaitre leur couleur rouge qui tranchait sur le vert de leur peau. Aussitôt, insectes, oiseaux et petits animaux se jetèrent sr les fruits ouverts pour s’en délecter. Mai An Tiêm dit alors : « Si les animaux s’en régalent et n’en sont pas malade, c’est un signe de Ciel pour que nous les goutions. »  Il en préleva un qui n’avait pas encore éclaté. Quand il le trancha, la chair juteuse apparue, douce et rafraichissante.

Les graines
Les juteuses pastèques

Ils décidèrent de récolter les graines et les cultiver. Les plantes donnaient tellement de fruits qu’ils ne savaient plus quoi en faire, c’est alors que l’idée lui vint de les jeter à la mer en sculptant dans leur peau la localisation de leur ile avec sa signature

Les pastèques signées
Les pastèques jetées en mer
Les navigateurs découvrent les pastèques

Pendant un long moment rien de se passa, puis un beau jour, un bateau arriva. N’ayant pas porté attention aux premiers fruits qu’ils avaient aperçut, les marins avaient fini par être intrigués de croiser régulièrement ces grosses boules vertes sur la mer. Ils en avaient donc ramassé une et c’est là qu’ils avaient remarqué le plan du lieu de l’ile et ils leurs fallut quelques temps afin de localiser l’ile. Les marins avaient bien remarqué qu’il s’agissait de fruit, mais eux non plus n’avaient pas osé y gouter. 

Alors Mai An Tiêm et son épouse leurs présentèrent les plus beaux fruits, les plus mûrs, les plus juteux. Les marins furent conquis par les fruits et Mai An Tiêm du fait de sa bonté naturelle, leurs proposa d’en emporter autan qu’ils voulaient. Mais les marins ne voulaient pas rester en reste, et donnèrent au couple tout ce qui ne leur était pas nécessaire sur leur navire. Ce fut le début d’un commerce très profitable, de nombreux navires venaient accoster sur l’ile pour faire le plein de pastèques. Mai An Tiêm et sa femme durent faire venir du personnel pour les aider et ils se construisirent une magnifique demeure. Tout était redevenu comme avant, ils vivaient à nouveau dans la joie et l’opulence.

Les navigateurs découvrent l'ile et marchandent
Les pastèques arrivent au Roi

Un jour, les pastèques arrivèrent sur la table du roi Hùng Vương. Il les trouva évidemment excellente et voulut savoir ou les marchands les avaient trouvés. Ils racontèrent alors leur découverte d’une petite ile ou un couple et deux jeunes enfants faisaient pousser des champs entiers de ces magnifiques fruits. C’est alors que le roi, reconnaissant en même temps la signature de Mai An Tiêm sur la peau de la pastèque, compris qu’il s’agissait en fait de Mai An Tiêm et de sa fille. Effectivement, Mai An Tiêm avait gardé l’habitude de graver chaque fruit qui quittait l’ile dans l’espoir que le roi les découvre, car bien que vivant une vie heureuse sur l’ile, ils n’avaient de souhait que de rentrer au pays.

Depuis le départ de Mai An Tiêm, le royaume avait connu de graves difficultés, en effet, aucun mandarin n’avait ses qualités pour gérer au mieux le pays, et sa fille et ses petits enfants manquaient cruellement au roi. Se rendant compte que Mai An Tiêm n’avait pas menti en disant tenir sa bonne fortune du Ciel, le roi les fit aussitôt amener près de lui. Le roi s’excusa d’avoir mis en doute sa parole et pris ses propos pour de l’ingratitude. Mai An Tiêm quant à lui, reconnu qu’il avait compris par la suite que ses paroles avaient pu être prises ainsi et demanda que ses détracteurs ne soient pas punis.

Le roi rétabli Mai An Tiêm à son poste et redonna au couple tout les biens et prérogatives qu’il possédait avant son exil.

Mai An Tiêm et son épouse ont laissé tout leurs biens sur l’ile aux personnes qui étaient venues travailler pour eux, et ceux-ci poursuivirent la culture et le commerce des pastèques.

La pastèque sur les marchés du Viêt Nam

C’est pour cela que depuis, la pastèque est devenue un met incontournable de la culture Vietnamienne et de la fête du Têt, fruit synonyme d’abondance et de félicité. On peut voir ces énormes fruits ronds remplir les étals de tous les marchés du pays. On peut la déguster nature, confite ou en salade. Même ses graines plates et sombres, une fois grillées, révèlent de petites amandes très appréciées comme amuse-bouche en apéritif ou comme confiserie par les plus jeunes mais aussi les anciens.

Fête nationale de Mai Han Tiêm

Chaque année, du 12e au 14e jours du 3e mois lunaire, se tient une grande fête de commémoration de Mai An Tiêm dans le district de Nga Son de la province de Thanh Hoa (Centre)

Fête commémorative de Mai An Tiêm